Après avoir parcouru le forum à l’envers en sortant par l’entrée de la Via sacra, la destination de l’après-midi était celle qui fascinait le plus les adultes, tout en se demandant comment on allait faire pour ne pas perdre les enfants… …dans ce colossal monument.
Tout d’abord, si jamais vous allez le voir… en fait non, c’est stupide ce que je dis là : si vous êtes à Rome, vous DEVEZ aller le voir.
Bref, c’est beaucoup plus facile d’y aller à la Toussaint qu’à Pâques : la file est nettement plus courte, voire inexistante ! La saison est moins idéale tout en étant très agréable, mais surtout, Rome à la semaine sainte, on oublie. Sauf évidemment si vous y allez pour le week-end pascal.
Architecture extérieure
La première chose que nous avons expliqué à ma belle-famille concerne l’extérieur. Outre les 48 m de hauteur qui impressionnent d’autant plus quand on est au pied du mur, on ne fait généralement pas fort attention à la différence architecturale de chaque étage. Quand on regarde bien, on se rend compte que les colonnes ne sont pas toutes du même style. Les chapiteaux du premier niveau sont sculptés suivant l’ordre dorique, ceux du deuxième appartiennent à l’ordre ionique, tandis que les plus hauts placés sont nettement plus ornementés et décorés comme le veut la tradition de l’ordre corinthien.
Sans entrer dans tous les détails ici, c’est fort intéressant de se rendre compte qu’en réalité l’ordre dorique (le plus ancien) était calqué sur la hauteur d’un homme. C’est Vitruve qui explique dans son traité sur l’architecture que…
"Quelle que fut la grosseur d’une colonne à son pied, ils lui donnèrent une hauteur sextuple, y compris le chapiteau. C’est ainsi que la colonne dorique prit l’empreinte des proportions, de la force et de la beauté du corps de l’homme. »
…parce que les architectes avaient remarqué que le pied humain formaient la sixième partie de notre corps. Les deux autres ordres principaux sont calqués, eux, sur une grâce plus féminine, les volutes ioniques imitant les courbes d’une chaussure. Il est d’ailleurs amusant de voir que le mot « socle » dérive du latin socculus qui signifie « petite chaussure ». Comme quoi…
L'intérieur
A l’intérieur, après un inévitable « arrêt pipi » que je vous déconseille de faire là au vu de la non-propreté des WC, c’est l’ascension des grands escaliers qui « tuent les genoux » comme le disait un de mes beaux-frères. Il est clair que la proportion des marches est totalement inadaptée à la hauteur de nos jambes et si une petite tendinite vous tient, prenez l’ascenseur… quand vous l’aurez trouvé !
Une fois à l’étage, la vue est impressionnante de grandeur et d’espace. Pensez-donc : on a là presque 2,5 ha à nos pieds dans une seule construction. Cela dit, il faut vraiment faire revivre le Colisée en y racontant les combats contre les bêtes sauvages qui sortaient par ascenseur en plein milieu de l’arène (tiens au fait, vous saviez qu’arena voulait dire « sable » ?), les reconstitutions gigantesques de batailles et les fameux combats de gladiateurs. D’ailleurs à ce propos, il faut entendre l’éloge de cette arène prononcé par le maître de Maximus (dans le film « Gladiator ») lorsqu’il apprend que les jeux sont rouverts. On y sent l’attraction que cet imposant édifice procure aux combattants et aux spectateurs.
Comme les enfants avaient plus de mal que nous à s’imaginer tout ça, nous leur avions conçu un petit jeu. Mon beau-père et deux de mes beaux-frères se sont cachés quelque part à l’étage. Les enfants ne demandaient pas mieux que de courir à leur recherche pour recevoir une enveloppe dès qu’ils les avaient trouvés. A l’intérieur, un grand coloriage de gladiateur, d’animal féroce ou de soldat les occupa une bonne partie de la soirée. C’est de courir ainsi partout qui leur fit comprendre quelle était la grandeur de la circonférence du Colisée.
Prises de vues
Après être sorti, nous déballâmes notre pic-nique pour un bon goûter de mandarines, de biscuits et de chocolats bien belges emportés dans nos bagages. Tandis que les enfants couraient derrière les pigeons, mon épouse s’est lancée dans l’explication du nom du Colisée.
En réalité, l’adjectif « colossal » utilisé au début de l’article vient bien de là : c’est à cet endroit-là que l’empereur romain Néron avait construit une partie de sa Domus aurea (maison en or), flanquée d’une statue gigantesque de sa propre personne (colossus en latin, du grec kolossos). Qui a dit qu’il avait un ego surdimensioné ? Cette maison a été détruite à sa mort, mais la statue est restée plusieurs siècles à côté de l’amphithéâtre, qui a petit à petit pris son nom.
De l’endroit où nous étions, nous nous sommes prêtés au jeu des photos avec ce superbe fond d’image, tout en faisant bien attention à ne pas prendre malencontreusement dans l’objectif un de ses pseudo-acteurs déguisés en soldat romain, car nous aurions été vite harcelés pour leur droit à l’image qu’ils font payer 20 € minimum à tous ceux qui trouvent sympa d’avoir un homme déguisé sur leur photo. Faites gaffe ! On s’y fait vite attraper. Vers 16h30-17h, le soleil étant déjà couché depuis bien longtemps , nous reprenons le métro et le bus pour une agréable soirée de coloriages et de discussions.
On vous dit à bientôt pour les deux derniers jours de notre aventure familiale romaine, et en attendant, dites-nous dans les commentaires quelle fut votre première impression lorsque vous avez découvert le Colisée d’en haut… A bientôt !