Le lendemain du Colisée, nous avions prévu de changer de style de visite. Ce sera notre seul musée de la semaine : direction la Villa Borghèse.
Dans un écrin de verdure
Alors, je ne sais pas vous, mais moi, quand on me parlait de la Villa Borghèse, j’imaginais une grande maison 4 façades dans un grand et beau jardin. Bref, le rêve de location de vacances… quand on a la chance d’en trouver une pas cher. Je n’imaginais pas un seul instant que je me retrouverais devant un véritable château contenant des dizaines de pièces, tout aussi ornées que les pièces présentées dedans. Tout cela au milieu d’un parc, oui c’est vrai, mais dans un domaine de 80 ha, excusez du peu ! A tel point que l’appellation « Villa Borghèse » désigne l’ensemble du domaine, plus que le château lui-même.
Parti 3/4h avant les autres pour chercher les billets (eh oui, si vous n’avez pas de Roma Pass, il faut réserver par téléphone une tranche horaire de visite, et venir retirer les tickets 1/2h avant !), je me suis largement perdu en sortant du métro. Ben oui, je croyais avoir une seule allée pour arriver à la Villa. Les 80 ha m’ont laissé ba-ba… et j’aurais mieux fait d’écouter ma femme qui connaissait bien mieux que moi. Mea culpa !
Pendant que les enfants restaient jouer dehors avec deux de mes beaux-frères, Astrid nous a guidés dans les deux étages de sculptures et de peintures. Comme il est impossible de retracer tout ce que nous y avons vu, je me contenterai de brosser les quelques aspects qui m’ont le plus touché.
Une beauté insoupçonnée... dans le marbre
Dès les premières oeuvres, nous avons contemplé la richesse et la finesse des peintures et sculptures. En voici quelques exemples, tant dans le drapé de Pauline Borghèse dans la première salle, que dans la main d’Hadès en train d’enlever Proserpine aux enfers. Quel travail de précision inouï ! On n’a plus l’impression d’être devant un bloc de marbre, mais réellement devant des personnages de chair.
Et que dire de Daphné se transformant en laurier ou d’Enée portant son père et les dieux Pénates ! Le souci du détail et le travail de ce même détail est impressionnant.
...et dans la peinture
En ce qui concerne les peintures, le plus impressionnant sont les plafonds. Au-delà de l’indéniable qualité de peintre, qu’est-ce qu’il faut maîtriser l’espace pour arriver à cadrer son dessin de telle sorte qu’il soit à la fois bien proportionné par rapport aux différents personnages qui le composent, mais aussi par rapport à nous qui le regardons d’en bas ! La fresque des dieux de l’Olympe m’a le plus frappé. En plus de cela, tous les plafonds sont construits sur le modèle du trompe-l’oeil, ce qui donne une belle perspective à toute la pièce.
Un agencement étudié
En plus de la beauté des oeuvres elles-mêmes, ce qui m’a frappé, c’est l’endroit de leur exposition. Comme on ne peut bien sûr pas les déplacer, ce sont les sculptures et les tableaux qui se trouvent dans la bonne pièce.
Deux exemples :
Ces dispositions bien étudiées ne sont évidemment pas le fruitd du hasard, mais elles m’amènent à la dernière chose qui m’a impressionné.
Un cours de mythologie visuel
A peine rentré dans la Galerie, j’ai commencé à mitrailler de photos le plus possible de ce que je voyais. Pourquoi ? Parce que je me suis immédiatement rendu compte que j’étais dans une mine d’or pour tout ce qui concernait la mythologie antique. C’est un sujet qui passionne les élèves et ce n’est pas pour rien que mon épouse les guide à chaque fois, car ils en sont émerveillés.
De mon côté, comme notre voyage à Rome a une connotation plus généraliste qu’uniquement l’antiquité (côté religieux, spirituel, baroque, etc.), nous n’allons pas voir la Galerie Borghèse. Cela ne me gênait pas auparavant, mais je crois que ce sera plus dur de passer à côté lorsque j’y retournerai avec mes élèves. Que ce soit pour expliquer la généalogie des dieux, l’histoire de Troie, la fondation de Rome ou les grandes histoires amoureuses de l’époque antique, je pense que je ne suis pas prêt de trouver un endroit aussi riche que celui-là…
Et vous, y êtes-vous déjà allés ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Si non, allez-vous de temps en temps dans un musée, quel qu’il soit ?