Avoir des yeux de lynx grâce à l'Antiquité

D'une petite barque

à une grande coupole

... ou de la Trinité-des-Monts au Panthéon...

Trinité-des-Monts

Arrivés le 31 octobre, le premier jour de visite, en plus d’être un dimanche, tombait le jour de la Toussaint. Deux bonnes raisons pour commencer par une belle célébration à la Trinité-des-Monts. Les fraternités monastiques de Jérusalem qui occupent les lieux fêtaient précisément les 40 ans de leur fondation. A la beauté des chants, de la célébration et de l’église, se joignit la belle surprise de pouvoir aller discuter avec les moines et les moniales dans le beau cloître ensoleillé pour le verre de l’amitié.

Ce splendide ensemble ne se visite pas comme un musée. Vous pouvez soit y loger pour quelques jours (c’est ce que nous faisons avec nos élèves), soit assister à l’une de leurs nombreuses célébrations. C’est d’ailleurs un conseil que je peux vous donner : pour voir les bâtiments religieux dans leur grandeur, aller ici ou là à une célébration. En plus de découvrir certains coins plus discrets, vous verrez alors le bâtiment dans la fonction pour laquelle il a été créé. Quand la forme et le fond se rejoignent, l'art est à son comble !

Piaza di Spagna (Place d'Espagne)

Pendant le pique-nique au bas du monumental escalier (eh oui, il était malheureusement en rénovation quand on y est passé), les enfants n’arrêtèrent pas de faire la chasse aux pigeons (les animaux, pas ceux qui se laissent prendre au baratin des vendeurs de rue ;-)). Cette place regroupe plusieurs influences tout au long de son histoire :

  • L’obélisque qui se trouve au somment des escaliers est originaire d’Egypte, comme d’autres ailleurs dans Rome.
  • Longtemps considérée comme territoire espagnol, elle doit son nom à l’ambassade d’Espagne qui se trouve dans le palais édifié au XVIIe siècle pour l’ambassadeur.
  • Avant les Espagnols, elle a aussi appartenu à la France, de qui dépend toujours la Trinité-des-Monts actuellement.

En nous frayant un chemin à travers les autres touristes, nous allons jeter un oeil à cette fontaine un peu étrange, nommée la Barcaccia (petite barque, en italien). Sculptée par Bernini (le père du célèbre Bernin que l’on retrouvera comme sculpteur majeur de Rome), elle fut commandée par le pape Urbain VIII. Ce pape appartenait à la maison des Barberini, dont le blason étaient des abeilles. C’est par ce petit animal que nous tracerons cette famille dans la ville.

Quartier du luxe

On repart ensuite en suivant les deux célèbres via dei Condotti et via del Corso. Alors bien sûr, le pas ralenti un peu : quand on passe devant les vitrines de Vuitton, Gucci, Dior et autres marques de luxe, c’est le moment d’entendre (et de faire !) des réflexions du style « Ca m’irait bien, un foulard comme ça ! », ou encore « T’imagines, pour avoir ce costume on devrait revendre notre voiture ! » Ne perdant jamais une occasion de penser à mes élèves, je leur ai même pris cette photo pour leur montrer un exemple de réutilisation des terminaisons latines, en l’occurence ici celle du superlatif. Je vous pose la même question qu’à eux : à votre avis, de quel sorte de magasin s’agit-il ?

La colonne de Marc-Aurèle

Vous connaissez Gladiator ? C’est au début de ce film que l’empereur Marc-Aurèle (début du IIe siècle PCN) remporte une bataille en Germanie. Eh bien, c’est sur cette colonne que l’empereur stoïcien, comme on l’appelait, a fait graver le récit de ses batailles et de ses victoires. Au départ, la statue du sommet était évidemment celle de Marc-Aurèle. C’est à la restauration en 1589 que le pape Sixte Quint fit mettre la statue de Saint Paul, reconnaissable à l’épée qu’il tient dans sa main, épée qui représente l'instrument de sa mort puisqu'en tant que citoyen romain il a pu choisir de mourir décapité plutôt que crucifié.

Grâce à l'Antiquité, vous allez enfin pouvoir comprendre le monde !

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